Parce qu'on aime le nomadisme et l'esprit boho sur Mood de Luna, aujourd'hui je vous présente une vraie artiste nomade, mon amie Mélisande POMMIER FERRI. Je connais Mélisande depuis toute petite, et c'est donc avec grand plaisir que je l'ai interviewée pour vous. Vous allez découvrir pourquoi elle a choisi ce style de vie et comment elle le vit au quotidien. Si toi aussi, lecteur, lectrice, le nomadisme te tente, voici des réponses à certaines questions que tu te poses qui vont te guider dans tes choix !
MDL : Tout d'abord parle nous un petit peu de toi. Comment te décrirais-tu en une phrase ? Qu'est-ce qui te donne envie de te lever le matin ?
Mélisande : Bonjour à toutes et tous ! Je ne sais pas si je pourrais me décrire en une seule phrase. En tout cas, je cherche la liberté à tous les niveaux, géographique, intellectuelle, émotionnelle, physique… Alors ça fait de moi une personne qui change beaucoup et vite, qui est curieuse, contemplative mais aussi plutôt active. Et en ce moment, ce qui me donne envie de me lever le matin, c’est ma pratique artistique et sportive : le cirque !
MDL : Peux-tu nous raconter ton parcours artistique ?
Que fais-tu actuellement ?
Mélisande : Pendant de nombreuses années j’ai étudié la danse classique, contemporaine et jazz, mais aussi beaucoup de danses du monde : gwo-ka, danses béninoises, salsa, tango argentin, danses traditionnelles d’Europe, danse persane, danse tzigane russe… Et aujourd’hui, je m’oriente plus vers le monde du cirque, avec bien sûr la danse comme base, aussi bien pour le travail physique que pour la recherche artistique.
MDL : Nous aimerions beaucoup savoir qu'est-ce qui t'a mené
au nomadisme, comment l'idée a germé en toi ? Depuis combien de temps as-tu
choisi de devenir nomade ?
Mélisande : Je crois que c’est à 13 ans que j’ai dit à mes parents que je
voulais être nomade. Je ne sais pas pourquoi, mais c’était une évidence. Mon
père n’a pas très bien pris cette idée mais aujourd’hui, il voit que c’est ce
qui me rend heureuse, et il me soutient pleinement. Je crois que j’ai ça dans le
sang depuis toute petite, j’ai souvent déménagé, recréé des liens etc. Du coup,
quand j’ai grandi et que j’ai eu l’opportunité de vivre par moi-même, j’ai
commencé à vagabonder.
Ça a commencé à 14 ans mais j’étais relativement encadrée car je vivais à Avignon, en internat la semaine et famille d’accueil le week-end. Et puis ensuite j’ai vécu complètement seule à Bordeaux, puis à Paris. C’est au cours de ma deuxième année parisienne que j’ai organisé ma première caravane, faite de jeunes artistes. On voyageait d’une ville à l’autre en proposant des spectacles de rue. Et l’année d’après, je suis partie en Inde, seule, pendant 3 mois, puis lorsque je suis revenue en France, j’ai à nouveau voyagé en caravane, avec des amis musiciens.
Ça a commencé à 14 ans mais j’étais relativement encadrée car je vivais à Avignon, en internat la semaine et famille d’accueil le week-end. Et puis ensuite j’ai vécu complètement seule à Bordeaux, puis à Paris. C’est au cours de ma deuxième année parisienne que j’ai organisé ma première caravane, faite de jeunes artistes. On voyageait d’une ville à l’autre en proposant des spectacles de rue. Et l’année d’après, je suis partie en Inde, seule, pendant 3 mois, puis lorsque je suis revenue en France, j’ai à nouveau voyagé en caravane, avec des amis musiciens.
MDL : Qu'est-ce qui te plait dans ce style de vie ? Peux-tu
nous parler de ce que cela a changé dans ta vie, de ce que cela t'a apporté ?
Mélisande : Il y a plusieurs manières d’être nomade. J’ai expérimenté le fait de changer de « camp » très régulièrement, de quelques jours à une semaine, mais actuellement, je suis plus adepte du fait de m’établir pendant quelques mois à un endroit (bon, peut-être pas plus de 6 mois…), pour ensuite me laisser porter par le vent et trouver un autre point d’ancrage. Cela dit, j’aime aussi les moments sur la route, où chaque jour apporte son lot de nouveautés, son rapport à la vie plus « instantané » car tu dois trouver où tu vas dormir, ce que tu vas manger, où aller faire pipi ! Il y a quelque chose qui me ramène à une vie simple, dans l’instant présent, l’échange et la rencontre.
Le nomadisme me donne aussi la force de savoir que je m’en sortirai toujours, que je suis assez forte pour vivre la situation présente, même si parfois c’est vraiment difficile. Et comme je l’ai dit, je suis une grande curieuse : j’aime voir de nouvelles manières de vivre, de nouveaux paysages, de nouveaux langages. Et ne serait-ce qu’en France, il y a tant à découvrir ! Je crois que les périodes où je voyage sont extrêmement enrichissantes, humainement parlant. Les amis nomades sont des gens hors normes, et les relations que j’ai avec ces personnes sont très précieuses et simples, j’adore. Je crois aussi qu’en étant nomade, on permet à la magie de la vie de se manifester. Il y a des rencontres, des actions, des événements qui se produisent qui sont tout bonnement incroyables. Je ne peux pas l’expliquer avec des mots. Enfin si, mais autour d’un thé, tous ensemble et de vive voix.
MDL : Pour les personnes qui ont envie de tenter le nomadisme, quels conseils leur donnerais-tu ? Y a-t-il des difficultés, des choses à prendre en compte qui sont importantes avant de se lancer ?
Mélisande : Comme je l’ai dit, il y a plusieurs manières d’être nomade. Et chacun doit tester pour trouver ce qui lui convient. De plus, les envies évoluent aussi au fil du temps, des rencontres, des lieux. Je crois que la première chose importante est de ne pas trop prévoir de choses. Avoir des idées de lieux, des envies d’expériences, c’est bien, mais un planning ultra carré… c’est passer à côté du nomadisme. Ensuite… il faut accepter de se détacher du matériel. Parce qu’avoir des tonnes d’affaires à transporter, c’est compliqué, lourd, fatiguant… Ce que j’aime bien faire, c’est avoir quelques éléments (vêtements, déco, encens…) qui me feront me sentir être chez moi où que j’aille. Et ça c’est important.
De plus, je crois qu’assurer un peu ses arrières c’est important : avoir de l’argent de côté, une adresse fixe (chez papa, maman, un-e ami-e…) pour l’administration, des photocopies de ses papiers et un téléphone qui marche bien et partout. J’admire ceux et celles qui partent les mains dans les poches, sans toute cette organisation en arrière-plan, mais moi je veux partir avec l’esprit tranquille. Après… j’ai envie de vous dire que nous sommes tous différents. Moi, j’ai un côté solitaire, aventureux et en quête d’intensité. Alors oui, je suis du genre à partir loin, seule, longtemps, dans un environnement inconnu, avec le moins de matériel possible. Mais ce n’est pas QUE ça, le nomadisme, le voyage. Respectez ce que vous sentez en vous. Si pour certain-e-s, il y a besoin d’être à deux, à trois, trouvez-vous un compagnon de route ! Si certain-e-s voient les choses en grand, allez-y, mais avec conscience ! Sachez que quelle que soit la forme de nomadisme que vous choisirez, vous rencontrerez des difficultés : solitude, barrière de langage, personnes malintentionnées, maladies, etc., etc. Mais ça ne doit pas vous arrêter. Le nomade est en mouvement. Il a la force de dépasser les obstacles, de s’ouvrir à l’autre, d’apprendre, de continuer à avancer. A tous, si l’envie du nomadisme est là, je vous conseille de le vivre. Même si ce n’est qu’une parenthèse dans votre vie. C’est une merveilleuse expérience, qui enrichit, qui grandit.
MDL : Avec ta vocation artistique, tu as beaucoup voyagé dans des endroits magnifiques et rencontré des personnes inspirantes. Quel lieu/personne ou expérience t'a le plus marqué ?
Mélisande : Alors là… j’ai du mal à extraire une personne ou un lieu en
particulier. Bien sûr que l’Inde m’a beaucoup marqué, mais d’autres endroits
moins exotiques et moins différents de chez nous m’ont tout autant bouleversée.
Très souvent, ce sont des choses qui paraissent anodines ou négatives qui nous
apprennent le plus. Ça été mon cas plus d’une fois. Mais ce que je peux dire,
c’est qu’en général, ce sont les personnes simples qui m’ont le plus enrichies.
Par simple, je veux dire… des personnes comme vous et moi, qui ne sont ni des
prêtres, ni des gourous, ni des hommes et femmes politiques, mais plutôt des
êtres humains lambda, qui savourent leur chemin et la rencontre, qui
apparaissent au bon endroit au bon moment de la vie, avec qui le contact est
facile et intéressant, passionné et doux. Evidemment que certains souvenirs
sont plus marquants que d’autres, mais ça aussi, ça fait partie de la
conversation autour d’une tasse de thé ;)
MDL : Quel est le meilleur conseil que l'on t'est jamais donné ? De qui vient-il et comment cela t'a-t-il aidé dans ta vie ?
MDL : Quel est le meilleur conseil que l'on t'est jamais donné ? De qui vient-il et comment cela t'a-t-il aidé dans ta vie ?
Mélisande : Une phrase qui m’a beaucoup marquée : « Cela aussi changera. ». Je l’ai entendue de nombreuses fois lors d’une retraite de méditation. L’idée c’est que TOUT, sur Terre, change. Et qu’il faut apprendre à accepter : le moment agréable comme celui qui l’est moins ne sont pas infinis. Que tout, tôt ou tard, vient à se transformer. Et je trouve de la paix là-dedans. D’une part, ça me permet de profiter de la situation actuelle quand elle me plaît, et de savoir que je vais trouver une solution pour m’en sortir quand je suis dans la m***** ! Ensuite, ma mère ne cesse de me répéter de me fier à ma petite voix. Et je dois dire que cette voix, l’instinct ou l’intuition, est très précieuse. Apprendre à l’écouter et agir selon ses dires est très important.
MDL : Quels sont tes projets à venir ? Où te vois-tu dans quelques années ?
Mélisande : Dans l’absolu, j’aimerais intégrer une école de cirque pour pousser ma pratique, ce qui va probablement m’amener à me poser quelque part pendant un an. Voire plus. Dans cet espace-temps, je compte faire de petits voyages malgré tout. Et par la suite, j’ai très envie d’aménager ma vie entre le cirque, la danse et le voyage, et je sais que c’est tout à fait compatible. Il y a plein de pays qui m’attirent (à peu près la Terre entière me semble-t-il...), d’expériences qui m’appellent et de gens à découvrir. J’aimerais également faire un long voyage… sans prendre l’avion. Je crois qu’il faut considérer l’écologie et l’éco-responsabilité comme notre avenir. Et l’avion, c’est bien, ça va vite… mais ça pollue… Du coup, une longue route qui s’effectuerait par « tronçons » : à pied, à cheval, en train, à vélo. Projet en cours d’élaboration !
MDL : Un grand merci d’avoir partagé ton expérience avec nous pour le blog. As-tu envie de rajouter quelque chose pour finir ?
Mélisande : Merci à toi pour cet interview, pour ton intérêt, merci à toutes et tous pour votre lecture. Ce mode de vie me passionne et je pourrais en parler des heures, alors si certain-es ont des questions, no hesitation !
Vous pouvez retrouver l'univers de Mélisande sur son blog Les Bras de l'Âme. N'hésitez pas à aller y faire un tour pour découvrir son travail ou encore les spectacles, performances et ateliers à venir.
Si vous avez aimé cet article, n'hésitez pas à le partager sur Pinterest !
Epinglez-moi ! |
Wonderful.....magnificent...amazing...
RépondreSupprimerWonderful magnificent
RépondreSupprimer